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Caracremada. Sur les sentiers de la guérilla en Espagne (1945-1963)

La vie de celles et ceux qui luttent pour l’anarchie est difficile à raconter. Vouées à l’action, leurs vies se déroulent aussi discrètement qu’elles sont vécues pleinement. La vie de Ramón Vila Capdevila, dit Caracremada, fait partie de ces parcours souterrains.

S’engageant d’abord dans les groupes d’action armée nées au sein de la guerre sociale dans l’Espagne des années 20, Ramón connut ensuite les joies et les amertumes d’une vaste révolution sociale. Exilé en France après la victoire des franquistes, il rejoignit le maquis contre l’occupant nazi. Puis il reprit la lutte clandestine contre le régime militaire en Espagne : incursions pour amener des armes et du matériel, sabotages de pylônes de haute tension, d’usines et de voies ferroviaires, soutien logistique aux groupes de guérilla urbaine, expropriations pour financer la lutte. Ce fut une vie dure et intense au rythme des saisons dans les forêts et les montagnes de la Catalogne. D’une endurance exceptionnelle et d’une force de caractère hors du commun, Ramón sut prolonger les hostilités pendant des décennies. Agissant souvent seul ou en petit groupe, Caracremada arpenta les montagnes jusqu’à son dernier souper.

Format 19x13cm – Couverture sérigraphiée
212 pages – 8 euro

Un anarchisme hors norme (André Prudhommeaux)

« Nous croyons, pour notre part, que si l’anarchie effraye, c’est qu’elle est réellement effrayante, comme solution actuelle, pour des esprits dressés à la paresse mentale et à la servilité.
Tant qu’elle se présente comme utopie, comme jeu gratuit de l’esprit forgeant une hypothèse, notre doctrine conserve des sympathies souriantes, parfois un peu inquiètes ; mais, que sonne l’heure de la mise en pratique, et les plus fanatiques défenseurs de l’idée en paroles pâlissent devant sa réalisation.
Disons-le donc sans ambages : la perspective de vivre sans chef, sans dieu, sans patron, et sans juge, dans la pleine responsabilité d’adultes émancipés, loin de la paternelle autorité des lois, loin de la paternelle image d’un exemple à suivre — c’est là précisément, et non pas ailleurs, qu’il faut chercher ce qui cause toute la réprobation attachée à l’Anarchie. »

(A.P., Anarchie ou succédané ?, 1947)

Toute sa vie, André Prudhommeaux (1902-1968), anarchiste « inclassable » et toujours réfractaire envers les troupeaux, œuvrera pour la révolution sociale, seul chemin vers la réalisation de l’idéal anarchiste. De son adieu à la doctrine marxiste à la critique de la technocratie, de son rejet de l’idéologie à son effort constant pour approfondir la pensée anarchiste, de sa méfiance envers les organisations de masse (y compris libertaires) à l’intransigeance contre tout opportunisme, sa conception de la liberté partira toujours de l’individu et du combat permanent contre toute oppression et exploitation. Cela l’amènera à défendre l’incendiaire du Reichstag et à critiquer durement les fossoyeurs de la révolution espagnole, à s’opposer à toute centralisation dans le mouvement anarchiste et à œuvrer inlassablement pour un renouveau permanent de l’anarchisme. Sa plume prolifique n’était pas vouée à caresser dans le sens du poil, mais à froisser les croyances et à secouer les consciences. Ce recueil de textes de sa main n’est rien d’autre qu’un appel précieux à « l’effort constant de la réflexion ».

422 pages, format 19×13 cm
10 euros